Service Social d'aide aux émigrants
Février 2000

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La protection sociale des étrangers en France

Principaux textes de référence :

Condition préalable pour bénéficier de la majorité des prestations: RÉGULARITÉ DU SÉJOUR
Les étrangers sans titres de séjour ne peuvent bénéficier que de certaines prestations d'aide
 
 

I. L'assurance maladie maternité

 

A) Conditions pour bénéficier des prestations d'assurance maladie :

- être assuré social (être immatriculé et affilié à la sécurité sociale)

- être en séjour régulier.

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La liste des titres ou documents attestant de la régularité du séjour est prévue par l'article D 115-I du code de sécurité sociale:

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B) L'ayant droit de l'assuré social ;

Les ayants droit majeurs doivent être en situation régulière. La liste des titres ou documents attestant de la régularité de leur séjour est prévue par l'article D161-15 du code de sécurité sociale. Cette liste est sensiblement la même que celle prévue pour l'assuré social (cf. art. D-115-1)


Les ayants droits mineurs ne sont pas soumis à la condition de séjour régulier. Toutefois ils doivent apporter la preuve qu'ils résident en France de façon permanente (on ne peut leur opposer le fait qu'ils ne sont pas rentrés par la procédure du regroupement familial)

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II. La Couverture maladie universelle (CMU)

La CMU permet à toute personne résidant en France de manière stable et régulière de bénéficier de la sécurité sociale pour ses dépenses de santé. Elle offre également, sous condition de ressources, le bénéfice d'une protection complémentaire de santé.
 

A) Accès à la couverture de base

Affiliation au régime général de l'assurance maladie sur critère de résidence dés lors que la personne n'est pas affiliée à un autre titre à un régime obligatoire.
 


NB: Ce délai n'est pas opposable aux bénéficiaires de certaines prestations, ni aux réfugiés, personnes admises au titre de asile ou ayant demandé le statut de réfugié.

 

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B) Accès à la protection sociale complémentaire

Les personnes aux revenus les plus modestes peuvent bénéficier d'une couverture maladie en complément des remboursements de la sécurité sociale.
Cette couverture complémentaire gratuite est accessible sous condition de ressources (automatiquement pour les bénéficiaires du RMI) quel que soit le régime d'assurance maladie.


Justifier d'une résidence stable et régulière en France (cf. II-A)


Les personnes dont les ressources sont inférieures à un  plafond ont droit à une protection complémentaire gratuite. Le plafond de ressources annuelles est fixé actuellement à 42 000 F.  soit 3 500 F./mois pour une personne seule.


Le bénéficiaire de la CMU complémentaire choisit l'organisme appelé à lui servir les prestations (CPAM ou mutuelle ou institution de prévoyance...).
Les prestations sont constituées par la prise en charge des dépenses de santé non remboursées par fa sécurité sociale (ticket modérateur, forfait journalier..) et la dispense d'avance de frais (tiers- payant).

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III. Les prestations familiales

Conditions:

·  L'allocataire doit être en situation régulière. La liste de titres de séjour est prévue par l'article D 511-1 du code de la sécurité sociale :


NB : Cas d'un enfant étranger accueilli par un allocataire français : l'enfant ouvre droit aux prestations familiales s'il est entré en France avec un visa de long séjour.


NB : cas des enfants au titre desquels les prestations familiales sont demandées vivant au pays d'origine : certaines conventions bilatérales de sécurité sociale prévoient le versement des prestations au pays d'origine par la CAF. Le montant de ces prestations est fixé bilatéralement.

 

 

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IV. La vieillesse

A) Retraite versée par la sécurité sociale (pension de base)

S'agissant des pensions de réversion, la condition de résidence en France exigée au décès des assurés dont les droits ne sont pas liquidés est supprimée pour les décès postérieurs au 12 Mai 1998 (circulaire CNAVTS du 27 Octobre 98).
La condition de résidence est toujours exigée pour les prestations de veuvage et d'invalidité sauf convention bilatérale de sécurité sociale.
NB : Totalisation des périodes d'assurance : certaines conventions bilatérales permettent d'additionner les périodes de cotisation dans différents pays pour atteindre le nombre de trimestre nécessaires pour bénéficier d'une pension vieillesse à taux plein.

B) Retraite complémentaire :

(Caisses de retraite complémentaires)
La liquidation de la pension hors de France est possible.

C) Minimum vieillesse :

La personne âgée ne touche aucune pension de retraite ou d'un montant très faible (* cf. prestations non contributives)

D) Carte de retraité

Ce titre de séjour institué par l'article 18 bis de l'ord du 2 nov. 1945 permet aux retraités établis à l'étranger d'entrer librement et de séjourner de manière temporaire sur le territoire Français.
Le titulaire de la carte retraité qui bénéficie d'une ou plusieurs pensions de retraite rémunérant une durée d'assurance égale ou supérieure à 15 ans a droit aux prestations en nature de l'assurance maladie (du régime de retraite dont il relevait au moment de son départ de France ) pour lui-même et son conjoint lors de leurs séjours temporaires en France. Ce droit est ouvert uniquement si leur état de santé vient à nécessiter des soins immédiats (art.L161-25-3 du CSS).

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V. Les prestations non contributives

Sont concernés :


Conditions :


-Suppression de la condition de nationalité jusqu'alors exigée (Cf. loi du 11 Mai 1998).

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VI. L'aide sociale

Article 186. du code de la Famille et de l'Aide Sociale
Circulaire DAS/RV3/DIRMI/DSS/DH/DPM N° 2000/1414 du 10 janvier 2000

Il s'agit d'une forme minimale de protection sociale pour les personnes non affiliées au régime de Sécurité sociale.
L'article 186 du Code de la Famille et de l'Aide Sociale établit les règles d'accès aux prestations d'aide sociale des étrangers résidants en France, lorsque ceux-ci ne sont pas bénéficiaires d'une convention internationale plus favorable.
 

NB : il peut être dérogé à la condition de régularité de séjour ou de durée de résidence pour tenir compte de situations exceptionnelles (Art. 186 dernier alinéa).

L'aide médicale de l'État (AME)
Elle est principalement  destinée à assurer l'accès aux soins des étrangers ne remplissant pas les conditions de résidence pour bénéficier de la CMU.

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Conditions de résidence :

Peuvent bénéficier de l'AME d'une part les étrangers en situation irrégulière vivant en France de façon habituelle d'autre part les étrangers en situation régulière vivant en France depuis moins de 3 mois. Dans les deux hypothèses, la condition de résidence s'apprécie par référence à l'avis du Conseil d'État du 8 janvier 81 qui considère cette condition satisfaite "dés Iors que l'étranger se trouve en France et y demeure dans des conditions qui ne sont pas purement occasionnelles et présentent un minimum de stabilité".

Seuls les étrangers dont les ressources ne dépassent pas le plafond fixé pour l' attribution de la protection complémentaire gratuite en matière de santé peuvent bénéficier de l'AME (soit 3 500 F / mois pour une personne seule).


Étrangers justifiant d'une résidence ininterrompue en France depuis au moins 3 ans : soins hospitaliers et médecine de ville.

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VII. Le RMI

Loi du 1er décembre 1998
LoI du 29 juillet 1982
Circulaires DSS/DIRMI n°93-05 du 26 mars 1993 et n° 95-47 du 17 mai 1995

Le RMI est une allocation différentielle instaurée par la loi du 1er décembre 1988. Ce dispositif est destiné à garantir un minimum de ressources (" assurer des moyens convenables d'existence "). En contrepartie le bénéficiaire s'engage à participer à des actions en vue de son insertion professionnelle ou sociale (contrat d'insertion).

Le bénéficiaire du RMI a droit de façon automatique à la CMU complémentaire.

Conditions

NB :  Les personnes à charge de l'allocataire RMI doivent être en situation régulière pour être prise en compte dans la détermination du montant du RMI. Une personne étrangère en situation irrégulière ne peut donc être "comptabilisée" comme personne à charge mais si elle dispose de ressources, ces dernières seront prise en compte pour le calcul des ressources totales du foyer..(!) La régularité du séjour est attestée par la production d'un des titre exigé de l'allocataire ou par une carte de séjour temporaire, un certificat de résidence algérien d'un  an sans durée de résidence minimale en France
 

Cas de l'ascendant de Français : il bénéficie d'une  carte de résident (article l5-2°) on tant qu'ascendant de Français à charge, ce qui l'exclue a priori du dispositif RMI puisqu'il est présumé "disposer de moyens suffisants d'existence". Il est néanmoins possible de faire une demande de RMI "si la situation économique du foyer [..] a été profondément bouleversée [...]".

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Service Social d'aide aux émigrants
Novembre 1999

Annexe
La protection sociale des ressortissants de l'union européenne

La protection sociale des ressortissants communautaires est une garantie nécessaire au principe de libre circulation. A long terme, l'objectif est de parvenir à l'harmonisation des systèmes de protection sociale, mais les dissemblances entre les États membres sont telles que le système actuel est celui de la coordination des législations nationales de Sécurité Sociale.
cf. règlement 1408/1 du 14/ 06 / 1971
règlement 1223/98 du 04/

Les règles de coordination concernent les travailleurs qui sont ou ont été soumis à la législation d'un État membre (salariés, indépendants), ayant la nationalité d'un État membre, les réfugiés et apatrides résidant sur le territoire de l'Union Européenne, ainsi que les membres de leur famille ( quelque soit leur nationalité).


Le ressortissant communautaire se déplaçant sur le territoire de l'UE est soumis à la seule législation de l'état membre dans lequel il exerce son activité professionnelle, et quand bien même il réside dans un autre État membre...


Interdiction de toute discrimination dans l'acquisition ou l'octroi de prestations de sécurité sociale fondée sur la nationalité : le ressortissant communautaire a les mêmes droits et obligations que le ressortissant de l'État membre.

 

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I. L'assurance maladie

Décret N° 94-821 du 21 Septembre 1994
Circulaire DSS/AAF/A. 1/95/11 du 17 Février 1995


NB : la carte de séjour CEE peut notamment être produite mais elle n'est, en aucun cas, obligatoire.


La présentation du récépissé de demande de carte de séjour (obtenu si les conditions de ressources sont remplies) permet l'affiliation à un régime de Sécurité Social français.

 

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II. Les prestations familiales

Circulaire DSS/DAEI n0 96-409 du 1er Juillet 1996

A) Travailleurs


Les prestations sont liées à l'activité professionnelle en France (salariée ou non salariée) ou à la situation de chômeur indemnisé, ou à la situation de pensions ou de rentes dues au titre de la législation française ( ou à la situation d'orphelin d'un travailleur salarié ou non salarié qui a été soumis à la législation française).
Sont concernés :

Ces prestations sont exportables : elles sont servies quel  que soit le lieu de résidence des enfants sur le territoire de l'UE.
Le droit aux prestations familiales est alors ouvert sur la présentation d'un document attestant de la qualité de travailleur ou de bénéficiaire du droit de demeurer.


il s'agit de prestations servies à l'allocataire dont les enfants résident sur le territoire français (prestations non exportables) dans les conditions prévues par la législation française, mais en tenant compte du principe d'égalité de traitement entre nationaux et ressortissants communautaires (produire un document justifiant de la qualité de travailleur ou de bénéficiaire du droit de demeurer).
Sont concernés :

B) inactifs

Le droit aux prestations familiales leur est ouvert sur la base du droit français :

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III. Les prestations non contributives

Les ressortissants de l'EEE doivent produire tout document attestant de !leur quaLité de ressortissant de l'un de ces États, ou de leur qualité do membre de famiLle, ainsi que la preuve de leur résidence permanente en France (Circulaire DSS/DAEI n° 93-678 du 17 Novembre 1998).

NB.:  particularité de certaines prestations :
La majoration de l'art. L 814-2 du code de Sécurité Sociale (majoration en complément d'un avantage vieillesse) peut être liquidée en complément d'une pension attribuée au titre de la législation d'un État membre de l'UE à un ressortissant d'un État membre résidant en France.
L'allocation spéciale de l'art.. L 814-l du code de Sécurité Sociale est accessible à toute personne ne bénéficiant pas d'un avantage vieillesse d'un régime de base français ou d'un régime de retraite d'un autre État membre de l'UE. pour les personnes entrant dans le champ d'application personnel du règlement 1408/71.
L'allocation supplémentaire (art. L 815-2 et L 815-3 du code de Sécurité Sociale) peut être liquidé en complément d'une pension servie au titre de la législation d'un autre État membre de l'UE dont serait titulaire un ressortissant de l'UE. résidant en France.
 
 
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IV. L'aide sociale

Les États membres de lUE. sont membres des pays du Conseil de l'Europe ayant ratifié ta convention européenne d'assistance sociale et médicale ou la charte sociale européenne. Les ressortissants de ces pays ont les mêmes droits l'aide médicale et sociale que les Français, lorsqu'ils résident en France en séjour régulier.

Application aux ressortissants de l'UE.

La circulaire DAS n°  95-16 du 8 Mai 1995 précise qu'à défaut, les ressortissants de l'UE. peuvent prétendre aux prestations de l'Art. 186 du Code de la Famille et de l'Aide Sociale qui ne sont pas subordonnées à la condition de régularité de séjour, notamment à l'aide médicale hospitalière.
 
 
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V. Le RMI

Circulaire 17 Mai 1995

Les ressortissants communautaires peuvent bénéficier du RMI s'ils possèdent un titre de séjour CE ou EEE mention" toutes activités professionnelles" ou "membre de famille - toutes activités professionnelles" (ou d'un récépissé de demande de renouvellement de l'un de ces titres).

Les ressortissants communautaires non actifs ne peuvent prétendre au bénéfice du RMI. En effet, la libre circulation des non actifs n'est conçue due dans l'hypothèse ou elle ne constitue pas une charge pour l'État d'accueil. Les non actifs doivent justifier d'une couverture maladie maternité et disposer de ressources suffisantes pour bénéficier du libre établissement ce qui les exclus du RMI.

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Couverture médicale des étrangers en France

Situation

Couverture maladie

Observations

Étranger de passage (visa court séjour, visite dans la famille installée en métropole ou dans les DOM, conservant sa résidence à l'étranger)

Couverture ou assurance du pays d'origine
 

 

Possibilité d'aide médicale de l'État, totale ou partielle, sur décision ministérielle
 

 

Étranger en situation régulière, résidant en métropole ou dans les DOM de manière ininterrompue depuis plus de 3 mois

Couverture maladie universelle

Pour ceux qui ne relèvent, à aucun autre titre, d'un régime de sécurité sociale. Sous condition de ressources, ils ont accès à la protection complémentaire de santé de la CMU

Étranger en situation régulière résidant en métropole ou dans les DOM depuis 3 mois ou moins (3 l'exception des demandeurs d'asile auxquels le délai de résidence de 3 mois pour bénéficier de la CMU n'est pas opposable)

Aide médicale de l'État à titre transitoire

Pour les soins dispensés par un hôpital y compris les consultations externes et les prescriptions ordonnées par un médecin hospitalier

Étranger en situation irrégulière, résidant en métropole ou dans les  DOM depuis moins de 3 ans

Aide médicale de l'état

Pour les soins dispensés par un hôpital, y compris les consultations externes et les prescriptions ordonnées par un médecin hospitalier

Étranger en situation irrégulière résidant en métropole ou dans les DOM depuis au moins 3 ans

Aide médicale de l'État

Pour les soins dispensés à l'hôpital et pour les soins de ville

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