A partir d'un document du
Laboratoire de pharmacologie clinique
CHU Hotel Dieu
Nantes
Les opiacés
La cocaïne
Le cannabis
Les amphétaminiques
Les opiacés synthétiques et produits de
substitution
Conditions de prélèvement
Transmission de l'urine au laboratoire
Délai de prélèvement
Méthode
analytique
Expression des résultats
Interprétation des résultats
Résultats positifs
Interférences = Faux positifs
Résultats négatifs
Faux négatifs
Retour intoduction FMC 10 Mai 2000
Morphine |
Codéïne |
Héroïne |
( substances mères retrouvées également dans les urines)
V |
V |
V |
Codéïne |
Morphine |
<
44 % |
V (glucuroconjugués) |
Métabolites urinaires détectés par EMIT |
Demi-vie plasmatique : 1,5 à 4 h
Élimination sous forme inchangée dans les urines : 4 à 9 % pendant 65 h
La codéïne dérivée de la morphine n'est plus
retrouvée dans les urines après 30 h
Demi-vie plasmatique : 3 h
Élimination : 15 % sous forme de morphine, norcodéïne
et dérivés glucuroconjugués
2/3 des métabolites sont éliminés dans les 6 h suivant la prise.
Demi-vie plasmatique : 3 à 10 minutes
l'héroïne est pratiquement absente des urines
La 6-Monoacétyl Morphine est présente 7 h dans les urines
La morphine dérivée est retrouvée dans les urines après 7 heures ; elle
représente 44 % de la dose d'héroïne absorbée
Cocaïne |
V 2 à 3 % |
V 30 à 50 % |
V 20 à 40 % |
V |
Cocaïne inchangée |
Benzoyl Ecgonine |
Méthyl Ecgonine |
Norcocaïne |
V
V 1 à 10 % |
Métabolites urinaires détectés par EMIT |
Les
métabolites urinaires apparaissent 20 mn après une prise nasale.
Ils sont éliminés à des taux et des temps différents
Substances |
Taux d'élimination |
Demi-vie plasmatique |
Durée moyenne d'élimination |
Cocaïne |
2 à 3 % |
1,5 h |
10 h |
Benzoyl Ecgonine |
14¨à 17 % |
7,5 h |
50 - 80 h |
Méthyl Ecgonine |
12 à 21 % |
3,6 h |
20 - 40 h |
La
cocaïne est absente des urines aprés 24 h
La benzoyl ecgonine peut
être éliminée pendant une dizaine de jours chez les consommateurs réguliers.
Marijuana ou "herbe" :4 à 10 %
haschich ou résine : 10 à 40 %
huile : 30 à 80 %
Cannabinol |
|
après 1 à 2 h |
V |
V |
|
V |
|
Glucuroconjugués (27%) |
Métabolites urinaires détectés par EMIT |
Le
pic plasmatique de D9-THC
est obtenu en 10 à 20 minutes après l'inhalation des fumées.
La demi-vie plasmatique moyenne est courte (20 h), mais il existe une
fixation tissulaire, surtout dans les tissus riches en lipides dont la demi-vie
est de l'ordre de 7 à 9 jours
L'acide D9-THC carboxylique ( ou acide D9-THC cannabinol) représentant 27 % des métabolites urinaires,
apparaît dans le sang 1 à 2 heures après une prise et disparaît en plusieurs
jours voire plusieurs semaines car il possède également une affinité" pour
les tissus graisseux.
MDA ( Méthyl Dioxy
Amphétamine)
DMA ( Méthylène Dioxy 3,4 Métamphétamine
ou N, méthyl 3,4 oxy amphétamine)
MDEA ( Méthylène Dioxy Ethylamphétamine)
Amphétamines |
Métamphétamines |
V 30%
|
V Acide benzoïque < V |
V 4 à 10 % Amphétamine
|
V Métamphétamines
inchangées
|
Métabolites urinaires détectés par EMIT |
Demi-vie
moyenne : 12 heures
l'élimination urinaire de l'amphétamine dépend du pH de l'urine.
urines alcaline : 2 %
d'amphétamine.
urine acide : 68% d'amphétamine.
Dextromoramide |
PALFIUM* |
(6,9
mg) |
Dextroproxyphène |
ANTALVIC* |
(65
mg) |
Péthidine |
DOLOSAL* |
(100
mg) |
Buprénorphine |
TEMGESIC* |
(cp 0,2 0,3 mg) |
Utilisés
dans la prise en charge des toxicomanes dépendants aux opiacés.
Méthadone |
MÉTHADONE |
Solution
buvable à : 5, 10, 20, 40 et 60 mg |
Buprénorphine |
SUBUTEX* |
Comprimés
sublinguaux à : 0,4 ,2 et 8 mg |
Les
drogues sont recherchés dans les urines
Un volume minimum de 10 ml d'urines doit être recueilli.
Les toxicomanes n'hésitant pas à utiliser tous les
subterfuges possibles pour fausser les analyses, une attention particulière
doit être portée lors du recueil de l'urine :
l'échantillon doit être produit dans le
service demandeur, dans un flacon fourni sur place,
ne pas laisser à portée de main du patient, toute substance pouvant être
frauduleusement rajoutée à l'échantillon
attention à une dilution possible de l'urine par l'eau du robinet ou des
toilettes
Elle
doit se faire rapidement pour éviter les phénomènes de précipitation
Il est important que vous communiquiez toutes les remarques concernant le recueil et l'aspect des urines ( présence d'un précipité, de cristaux ...)
Les
périodes de détection possibles des différentes drogues sont indiquées dans le
tableau ci-dessous, compte tenu des seuils de positivité utilisés.
Drogues |
Période de
détection moyenne après la prise |
Seuil de
positivité |
Opiacés |
quelques jours |
300 ng/ml |
Cocaïne |
2 - 3 jours |
300 ng/ml |
Amphétamines |
1 - 3 jours |
300 ng/ml |
Cannabinoïdes |
2 - 3 jours |
50 ng/ml |
Cannabinoïdes |
plusieurs semaines |
50 ng/ml |
Méthadone |
5 - 6 jours |
300 ng/ml |
Buprénorphine |
1 - 2 jours |
200 ng/ml |
La
méthode mise en oeuvre est une méthode immunoenzymatique de type EMIT ( méthode
directe sans préparation de phase)
Les kits de dosage employés sont à base d'anticorps caractéristiques de la
classe chimique recherchée.
Il n'y a pas de distinction possible entre les différentes molécules détectés pour une même recherche.
Les
résultats sont exprimés de façon qualitative : recherche positive ou négative,
par rapport au seuil de positivité pré défini ("cut-off")
La notion de trace n'est pas reconnue.
Drogues |
Seuil de
positivité |
Molécule
de référence |
Opiacés |
300 ng/ml |
morphine |
Cocaïne |
300 ng/ml |
benzoyl ecgonine |
Amphétamines |
300 ng/ml |
d,1
amphétamine |
Cannabinoïdes |
50 ng/ml |
acide D9-THC carboxylique |
Méthadone |
300 ng/ml |
méthadone |
Actuellement nous ne sommes pas en mesure de confirmer une recherche
positive par un dosage urinaire, ni d'identifier les substances reconnues par
l'anticorps.
La Buprénorphine est recherchée et dosée par une
méthode chromatographique.
Opiacés
Le dépistage ne permet pas de distinguer les molécules à usage thérapeutique ( codéïne, codéthyline,
pholcodine) consommées dans un but médical ou toxicomanogène, des molécules
purement illicites dérivées de la morphine.
Amphétamines
La prise d'anorexigènes amphétaminiques ou de décongestionnant de la sphère
O.R.L. dérivés de l'éphédrine, peuvent donner une réponse positive eu test de
dépistage.
Cannabinoïdes
L'inspiration passive importante de fumées de cannabis peut dans certains cas
donner des réponses positives au dépistage.
Certaines
molécules de structures chimiques proches de la classe recherchée peuvent
induire des faux positifs par réaction avec l'anticorps mis en jeu.
On peut signaler que l'absorption de très fortes doses d'Ibuprofène et de prométhazine ( concentration urinaire > 1 g/l) peut donner de faux positifs avec les cannabinoïdes.
Opiacés
buprénorphine , SUBUTEX*, TEMGESIC*
méthadone
autres analogues de synthèse ( dextroproxyphène,
dextromoramide, péthidine, pentazocine)
La
présence de métabolites urinaires en particulier d'acide salicylurique
secondaire à une prise orale des salicylées, peut interférer avec le dosage
EMIT, pour des concentrations relativement élevées.
L'adjonction frauduleuse de substances après recueil de l'urine peut empêcher
la détection des drogues.
Les produits les plus couramment employés sont les détergents, eau de Javel,
produits moussants, Na Cl, carbonates, sels divers, amidon, glucose, lactose,
saccharose, mannitol, talc, poussières, acide ascorbique, ammoniaque, vinaigre,
potasse, eau oxygénée, acides.
L'addition de salycilate de Na à l'urine n'interfère
pas avec les dosages EMIT.
La dilution de l'urine est également fréquemment utilisée.
Une mauvaise conservation de l'urine peut également altérer la composition de
l'urine ( lumière, chaleur, alcalinité de l'urine).
En cas de doute, une détermination systématique de l'osmolarité, du pH, de la
créatinine urinaire est effectuée au laboratoire.